Elle
(7)
Le week-end suivant était libre, rien de prévu en dehors du marathon habituel. Pourtant, il régnait une ambiance particulière quand Jérémie se leva. Chloé était déjà attablée pour le petit déjeuner.
— Tu arrives juste à temps !
Sa mère lui tendit un verre de jus d’orange. Il but mécaniquement et s’arrêta.
— Hum… C’est du vrai ? !
— Frais pressé !
Chloé lança un victorieux “il y a des crêpes aussi !”
— Brunch ce matin, on prend son temps et le reste on verra plus tard.
Ils traînèrent en effet à table tranquillement alternant les œufs brouillés avec les fruits frais. Jérémie pourtant par moments s’enfuyait en pensées. Quand avaient-ils partagé des moments familiaux comme celui-là pour la dernière fois ? Quand avaient-ils tous pris le temps de prendre du temps ? Ses parents avaient l’air heureux, complices, tout le monde rigolait, même sa mère. Il regarda le reste de la cuisine. En apparence, c’était la même. Ses parents, le petit déjeuner. Seule Chloé était vraiment Chloé, le reste avait imperceptiblement changé, même lui. Il le penserait même s’il ne savait pas ce que s’était. Une sensation étrange et intrigante. Il ne savait pas quand lui-même avait pris ce chemin, lequel c’était ni où il menait. Cependant, il avait cette intuition qu’il devait laisser les choses s’écouler par elles-mêmes. Il finit par aller se doucher. En sortant de la salle de bain, sa mère l’appela. Quand il arriva dans le salon, sa mère était debout devant le canapé où étaient assis son père et sa sœur.
— Qu’est-ce qu’il y a ?
— Viens à côté de moi.
Sa mère lui fit un mouliné de la main pour qu’il approche. Elle passa le bras sur ses épaules et commença :
— Cette semaine Jérémie a présenté un exposé très important au collège.
Jérémie souffla, protesta.
— Non Jérémie !
Sa mère était ferme.
— Cet exposé est important et je veux que tu nous le présentes.
— Quoi ?
Il regarda son père. Son père acquiesça.
— Allez Jérémie, on veut que tu partages avec nous ce que tu as appris.
Même Chloé s’y mit.
— Allez Jérémie !
Il regarda sa mère, celle-ci le lâchât et s’installa à côté de son père.
— Non, mais sérieux ?
Il reçut trois “oui” francs en chœur.
— Aller ! Va chercher ton affiche !
Il souffla, sortit de la pièce, sourit en son for intérieur lorsqu’il se saisit du poster et revint.
— Attends, on me la fixer là.
Son père lui donna un coup de main. Curieusement, Jérémie se sentit plus nerveux devant ce public qui ne l’avait été devant sa classe. Il se lança sans plus réfléchir. Il essaya de garder une contenance devant le regard sévère de ses parents, il se dit qu’il devait vraiment être hors-sujet finalement. Il faillit arrêter plusieurs fois, mais ses parents le relançaient à chaque fois. Ils insistaient même pour qu’il détaille tout ce qu’il avait appris ou lu. “Pas de temps limite ici !” avait dit sa mère. Alors il avait parlé, expliqué, donné des exemples et les chiffres dont il se souvenait, s’appuyait sur l’affiche pour illustrer et il conclut. Et personne ne dit rien. Il était mortifié. Même Chloé fronçait les sourcils et finit par demander :
— C’est vrai qu’un Africain ça utilise que 20 litres d’eau par jour alors que nous on n’en utilise 160 ? Comment tu le sais ?
Jérémie expliqua ses sources.
— Bah, comment ils font ?
— J’ai pas tous les détails, faudrait chercher plus, je sais pas moi ! Ils en ont pas de toute façon.
— C’est une très bonne question, reprit sa mère. Ils en ont pas assez ou on n’en a trop ?
Sa mère réfléchissait sérieusement à la question. Son père restait mutique et songeur puis :
— C’est vrai ça ? Je ne sais même pas comment on consomme toute cette eau ?
Sur ce, il se leva, attrapa l’ordinateur portable sur la table de la salle à manger et revint s’asseoir dans le canapé. Jérémie passa derrière son père une fois que celui-ci eu lancé la recherche. Ils passèrent ensuite des heures en recherche. Comprendre où ils gaspillaient et comment ils pourraient faire à leur échelle pour économiser de l’eau.
— Combien de litres d’eau écoulés pour faire chauffer la douche ?
— Et pour rincer la brosse à dents ?
— Pour une lessive ou une vaisselle ? Pour laver la voiture ?
De fil en aiguille, ils dressèrent un plan de bataille :
- relever le compteur d’eau tous les mois
- mettre un seau dans la douche pour y mettre l’eau le temps que la douche chauffe
- utiliser des gobelets pour rincer les dents et la brosse à dents
- récupérer l’eau du sèche-linge pour laver les sols
- projets de mettre un récupérateur d’eau pour arroser les plantes
- mettre en route le lave-linge et le lave-vaisselle que si la machine est pleine
- rappel sur les boutons de chasse d’eau pour économiser de l’eau.
Voilà, leur premier défi sur un mois était lancé. Pendant que Jérémie installait les seaux de la douche et du sèche-linge, Chloé installait des gobelets sur les lavabos. David avait pour mission d’aller chercher le récupérateur d’eau mais Jérémie et Chloé voulaient absolument l’accompagner. La journée avait filé et la soirée fut prise par d’autres recherches sur les modèles et les poses de citernes. De lien en lien, d’autres questions s’ajoutaient et ils programmèrent de les étudier lors des prochains week-ends. Chloé, épuisée, les quitta la première. Jérémie traîna encore un peu. Son père dut le menacer de débrancher l’ordinateur. La passion avait ses inconvénients. Jérémie finit par céder. Pour la première fois depuis des mois, il embrassa ses parents avant de rejoindre sa chambre.
Bien entendu, tout ne se déroula pas comme prévu. Rapidement, Chloé s’était autoproclamée “gardienne du projet” et pistait tous ceux qui, à la maison, n’utilisaient pas le gobelet à dents. David lui avait pourtant expliqué que un mois était le délai moyen pour prendre une nouvelle habitude et qu’il était normal au début de ne pas encore avoir ce réflexe, pareil pour les seaux d’eau. Mais elle mettait un point d’honneur à les surveiller et à s’assurer que le maximum d’eau soit épargné. Deuxième inconvénient de la passion. Un soir lors d’une énième dispute entre Chloé et Jérémie dans la salle de bains, David se saisit d’une casserole et d’une cuillère en bois et battit le rappel.
— STOP ! Tout le monde dans le salon ! Allez !
Chloé et Jérémie filèrent, Carine les rejoignit lors du deuxième appel de David.
— Qu’est-ce qui se passe ?
— C’est à cause de Chloé ! lança Jérémie.
Celle-ci commença à protester quand David les interrompit sévèrement.
— Ça suffit !
Il prit une grande inspiration, sourit. Il avait maintenant toute leur attention.
— Bien ! Il y a maintenant une semaine nous nous sommes lancés dans un ambitieux projet et je compte bien que nous réussissions à le mettre en place.
Tous acquiescèrent.
— Seulement, il faut réussir à garder une motivation constante, nous sommes bien d’accord ?
Nouveaux hochements positifs de tête.
— Il me semble, que dans cette maison, certains sont plus motivés que d’autres, trop motivé je dirais même.
Regard pesant sur Chloé. Celle-ci prit un air étonné.
— Oui Chloé ! Tu ne peux pas harceler tout le monde, c’est usant !
Elle croisa les bras pour bouder.
— Je voudrais vous proposer autre chose : rendons ça fun ! Faisons une Battle !
Six sourcils étonnés et curieux.
— Les règles : chacun a un seau dans la douche. Interdit de le vider sans raison, interdit de remplir le seau des autres, uniquement l’eau de chauffage de la douche compris ?
Regards appuyés sur Carine, Jérémie lui donna un petit coup de coude. Elle le regarda faussement innocente. David reprit en la regardant.
— Gâcher de l’eau c’est mal ! On compte les économies de chacun à la fin de chaque semaine et de toute façon je relèverai le compteur d’eau pour vérifier. Chloé ?
Elle regarda son père
— Rappeler aux autres leurs oublis améliore leurs scores, alors on ne dit rien !
Elle hocha la tête en un oui franc.
— Pareil, un bâtonnet au tableau chaque fois qu’on utilise bien son gobelet, on ne s’en ajoute pas et on n’en retire pas aux autres !
Six yeux sur Carine qui sourit en secouant la tête.
— Tout le monde est d’accord ?
Trois oui à l’unisson.
— Bien ! Les pénalités maintenant !
Petit brouhaha de mécontentement.
— Toute personne prise à tricher devra faire la vaisselle, ou laver le chien ou toute autre chose que je n’aurais pas envie de faire moi-même.
— Ou moi ! reprit Carine.
— C’est pas juste ! Pourquoi, nous, on choisirait pas vos pénalités ! reprit Jérémie.
— Parce que ton humble père est parfait ! enchaîna David.
Avec ces nouvelles règles, ce fut plus calme quelques jours mais assez vite Carine et David remarquèrent que Chloé et Jérémie se faisait beaucoup trop de politesse pour le tour de douche. “Tu peux y aller, j’ai encore un devoir à finir” “je n’en ferai rien très chère, priorité aux dames…” Ils comprirent alors que forcément le préchauffage de la douche était plus long pour le premier et décrétèrent un tour de rôle pour mieux répartir l’utilisation de celle-ci. Enfin, ils prirent leurs habitudes. David se rendit alors compte qu’à lui seul il avait économisé 17 litres d’eau en une semaine rien que le temps de faire chauffer sa douche. Et encore, il était sûr qu’il aurait pu facilement améliorer son score. 17 litres d’eau potable par semaine multiplié par 52 semaines : 884 litres par an. Ils trouvèrent rapidement comment recycler celle-ci en la réutilisant pour faire la vaisselle, après tout c’était de l’eau propre. Ils furent tous les quatre étonnés de la facilité avec laquelle ils avaient fini par utiliser les seaux et les gobelets. De quatre seaux, ils n’en utilisaient plus qu’un et les nouvelles habitudes étaient prises. Quelque part, une fois le challenge relevé avec succès et la nouvelle routine mise en place, un vide s’était installé, comme un nouveau malaise, une nouvelle perte de sens. Ils n’en faisaient pas assez. Même si un projet de cuve à eau enterrée pour alimenter la machine à laver était en cours, ils étaient sûrs qu’ils pouvaient s’améliorer sur quantité d’autres domaines.
Le défi numéro 2 vint de Carine et Chloé. Carine détestait sortir les poubelles. Non pas à cause de la saleté, de l’odeur ou des fuites. Non. Elle n’aimait pas ce “tour de magie” qui faisait disparaître de la maison tout ce dont on ne voulait plus. Elle ne comprenait toujours pas qu’après des années d’informations médiatiques sur le suremballage, elle sorte toujours sa poubelle toutes les 48-72 heures, à stocker dans le garage pour attendre le ramassage hebdomadaire soit deux ou trois sacs et celui des recyclables. Un soir de veille de ramassage, Carine et Chloé avait prévu de sortir le chien, Chloé attendait avec Bandit au bout de la laisse, pendant que Carine déposait les poubelles sur le trottoir avant de partir en balade. La promenade à peine commencée Chloé interrogea sa mère sur le tri des ordures, le ramassage, les camions-bennes et où partaient tous nos déchets.
— Je te propose une chose, si tu es suffisamment motivée, demain on se lève tôt et on suit le camion-benne et on interroge les éboueurs sur leur travail.
— C’est vrai ? On peut faire ça ?
— Et pourquoi on pourrait pas ?
— D’accord !
Carine pensait en être quitte pour cette fois, elle comprit son erreur quand sa fille vint la réveiller à 6 heures du matin le lendemain. Et oui ! Elle était vraiment motivée ! Carine avait proposé, Carine se leva. Les éboueurs furent charmants. D’abord intrigués par cette petite fille avec toutes ses questions, ils comprirent vite qu’elle était sérieuse et lui montrèrent le fonctionnement de la benne, les deux compartiments…
— Et après ça va où tout ça ?
— À la décharge.
— On peut venir voir ?
— Ah, je sais pas, je pense pas. Faudrait se renseigner.
— Et là, avec vous ?
— Chloé, chérie, remercie déjà ces Messieurs d’avoir pris de leur temps pour t’expliquer tout ça, ils doivent travailler maintenant.
— Merci ! s’exclama Chloé enthousiaste. Et pour la décharge ?
— On va regarder sur Internet. Jamy et Fred nous expliqueront tout ça. Merci Messieurs, bonne journée.
— Bonne journée à vous !
— Dis maman, c’est qui Jamiéfred ?
— Jamy, et, Fred. L’émission “C’est pas sorcier” on regardera ce soir après les devoirs.
— D’accord.
— Bon, il faut rentrer maintenant, il fait quand même pas chaud.
— Moi j’ai pas froid !
— T’as bien de la chance, allez zou!
David fut étonné de les voir rentrer à la maison de si bonne heure.
— Virée nocturne ?
— Leçon sur les bennes à ordures, répondit Carine.
David sourit, amusé. Chloé prit place pour le petit déjeuner, bien en forme malgré l’heure matinale.
— J’ai faim.
— Je m’en occupe, tu peux aller te doucher.
Il embrassa Carine sur la tempe et prit le relais. En fin d’après-midi, à peine montée dans la voiture :
— T’as pas oublié maman, on regarde Jamy et Fred !
— Oui, après les devoirs.
— J’ai qu’une leçon et je la sais déjà.
— Bien, ça ira vite alors. Tu me la réciteras quand même.
Une fois rentrées, les tartines furent vite avalées et la leçon était en effet sue. Chose promise, chose due, direction l’ordinateur portable puis le canapé. Deux vidéos étaient disponibles sur les décharges sur la chaîne de “C’est pas sorcier”. Elles s’installèrent côte à côte, l’ordinateur sur la table basse. L’émission, bien que un peu datée, expliquait les deux modes de traitement des déchets : l’enfouissement et l’incinération. Fred présentait avec le plus d’entrain possible les merveilles technologiques des nouvelles décharges, récupérant l’énergie du traitement des déchets jusqu’à l’étape du recyclage du mâchefer, résidu final de la crémation de l’ensemble des déchets, chargé bien sûr en éléments polluants. Il avait plus de mal à montrer le même dynamisme concernant les déchets enfouis où une mince bâche plastique protégeait le sol du risque de contamination par les liquides s’écoulant des ordures fermentant sous le couvercle les recouvrant. Les liquides étaient traités, décontaminés, les résidus récupérés recyclés souvent dans le bitume des routes comme le mâchefer. Carine se demanda finalement si l’émission qu’elle avait tant appréciée pendant son adolescence était adaptée à sa fille. Elle ne savait pas si c’était particulièrement ce sujet qui la choquait ou si c’était son regard d’adulte critique qui lui donnait cette impression de nausée.
— Maman ? Qu’est-ce qui se passe si la bâche elle craque ?
Carine se posait justement cette même question. L’émission enchaîna alors sur des catastrophes écologiques dues aux inconséquences des hommes appâtés par le gain. Les produits chimiques enfouis sans traitement adapté, les fuites, et la condamnation des sols. Chloé se redressa.
— Je veux plus regarder.
— T’as raison, moi non plus.
Carine ferma la fenêtre sur l’écran de l’ordinateur. Elles se regardèrent un instant. Ça leur avait sacrément sapé le moral.
— Tu veux mettre un dessin animé.
— Non, j’ai pas trop envie.
— Moi non plus.
David rentra. Elles étaient encore dans le canapé, silencieuses et le regardèrent tristement arriver, lui jovial, ravi de retrouver le cocon familial.
— Qu’est-ce qu’il y a ? Vous en faites des têtes !
— Je vais dans ma chambre.
— Chloé, un bisou ma puce.
Chloé fit demi-tour, Carine replaça une mèche de cheveux derrière son oreille.
— Je t’appelle pour le dîner.
— J’ai pas faim.
— On verra à l’heure du dîner d’accord ?
Chloé sortit, suivie du regard par David. Celui-ci interrogea Carine se levant.
— “C’est pas sorcier” le traitement de nos ordures ménagères !
— Alors ?
— À vomir ! Pour un programme pour enfants, je n’te cache pas que c’était violent.
— À ce point là ?
— Tu veux manger quoi ce soir, parce que je t’avoue que ça m’a coupé l’appétit, j’ai pas d’idée.
— Je vais regarder dans le frigo.
Il prit le temps d’enlever sa veste et la rejoignit dans la cuisine.
Autre repas, autre ambiance. Jérémie observait comme il le faisait souvent ces derniers temps. Sa mère et sa sœur ne parlaient pas, touillaient du bout de la fourchette le contenu de leurs assiettes, piochaient quelque chose de temps en temps et mâchaient sans conviction. Il regarda son père, l’interrogea silencieusement. Celui-ci lui fit comprendre un “rien” de la tête et un “ça va passer”. N’empêche que cette fois c’était autour de Chloé de changer et ça aussi il le voyait. Chloé demanda rapidement à quitter la table. Carine fit une boite repas avec les restes pour le lendemain. David et Jérémie se retrouvèrent en tête à tête avec leurs desserts. David dit juste :
— Traitement des déchets.
Jérémie fit signe qu’il compatissait. Il avait vu cette phase aussi quand il avait réalisé le gaspillage de l’eau. Cette forme de panique interne bloquée au fond de l’estomac, mêlée de tristesse et de culpabilité. Il n’était pas encore prêt à se lancer sur un nouveau sujet. Il sortit de table, passa la tête dans la chambre de sa sœur.
— Ça va ?
— Qu’est-ce que ça peut te faire ?
— Tu sais, y’a certainement des solutions, regarde pour l’eau, on a fait des trucs alors on peut faire ça pour autre chose…
Ses mots se perdirent dans le vide.
— OK, bonne nuit alors…
Elle grommela un “bonne nuit”. Le lendemain matin, Chloé n’avait pas meilleure mine. Elle qui se levait toujours avec le sourire gardait son air grave de la veille. Carine dut la forcer à avaler une tartine et deux gorgées de jus d’orange.
— N’oublie pas tes gâteaux pour la récréation.
Carine se rendit compte en tendant le paquet qu’ils étaient emballés de plastic argenté, le même sur lequel elle était restée bloquée pendant des heures plusieurs semaines auparavant. Elle vit que Chloé fixait également l’emballage. Quelque chose, une évidence explosa en Carine. Au même moment, Chloé dit :
— Faudra plus en acheter, j’en veux plus de ceux-là.
— OK, tu finis la boîte et ce week-end on cherchera des gâteaux sans emballage.
Chloé sourit, prit le paquet et embrassa sa mère.
— Oh ! Et on cherchera comment réduire nos déchets aussi.
Chloé acquiesça, Carine sentait enfin ce poids s’alléger de ses épaules. Tout commençait enfin à prendre sens.
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