La valise aux nuages (4)

La valise aux nuages (4)

La valise aux nuages (4) 150 150 Les rivières de [mo]

Au matin du quatrième jour,
L’un et l’autre bien reposés,
L’oiseau lui demande s’il est prêt.
Alors, il se rappelle au début de cette aventure
Quand l’angoisse l’a saisi par le cou,
Quand l’air lui a manqué,
Et la tête lui a tourné.
Il ne sait pas…

L’oiseau sourit à nouveau.
Bien…
Tu te souviens de ce que disait ma mère ?
Il sourit, fait oui.
Te souviens-tu de ce que disait la tienne ?
Il fait oui de la tête.
L’oiseau l’encourage d’un geste du bec.
Elle disait que je pouvais être qui je voulais…
L’oiseau a alors un petit mouvement de tête,
Les yeux plissés…
Puis soudain, il s’éclaire et sourit.
Et que disait ton père ?
Il expire, se ferme, hésite…
Que je le décevais…
-L’a-t-il dit ?
-Il n’a jamais dit le contraire ! s’emporte-t-il
L’oiseau, plus calme,
L’a-t-il dit ?
-Je ne sais plus…
Je ne sais pas.

L’oiseau sourit toujours, l’air malicieux.
Crois-tu que je suis curieux parce que ma mère me le disait,
Ou qu’elle me le disait parce que je suis curieux ?
-Quelle importance ?!
-ça en a… pour toi…
Moi, j’ai fait mon choix.
Il se perd alors dans les yeux profonds de l’oiseau.
Et son sourire…son sourire…
L’oiseau respire et embrasse le monde de ses ailes.
Bien,
Tout ça,
Finalement…
Ce ne sont que des histoires…
Chacun choisit laquelle il veut croire.

Il regarde à nouveau tous ses nuages,
Le cotonneux
Auquel il en voulait tant de lui raconter toutes ces histoires,
Le long cou,
Le seul qu’il a voulu croire.
Il regarde le petit frère.
Qu’aurait-il fait sans un petit frère à détester ?
La cousine…
Il ne sait même plus pourquoi elle est là,
Il pourrait peut-être laisser tomber ?
Après tout, ça fait des années…
Et le tout hérissé, finalement,
Maintenant, il est grand,
Il peut peut-être le quitter,
Trouver celui qui lui plaît.

Son labyrinthe n’est plus aussi flou,
Plus aussi mou.
Et pourtant, pourtant…
Il est toujours collé dedans.

Il regarde au loin,
Là-bas, toujours aussi loin qu’il a pu les mettre…
Les tout noirs,
Ceux du vrai cafard.
Et ça cogne, ça cogne…
Là, très fort, trop fort dans sa poitrine.
Sans s’en rendre compte,
Il a rapproché sa main,
La main tendue et accueillante,
Celle où est toujours perché l’oiseau.
Il l’a rapprochée de lui.
Et l’oiseau comprend,
Il comprend qu’avec ceux-là, là-bas,
Commence un autre chant,
Recommence une autre histoire,
Toujours la même,
Celle des je t’aime…
Celle des moi non plus…
Alors l’oiseau lui dit
On va se reposer !
Il en est très soulagé, mais il sait,
Il sait,
Qu’il devra y passer.
Comment ?
Ça…ça…
Et la quatrième nuit est passée.

TO BE CONTINUED...
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