Musique écoutée : London Grammar « Nightcall »
Et on voudrait passer ce moment où, derrière les gestes quotidiens, les sourires, les actes infimes, l’attention portée à l’autre, le courage de continuer, revient inlassablement la même lame de fond. Cette vague puissante et profonde qui nait de l’estomac, serre la poitrine et met en tension chaque muscle et fibre nerveuse jusqu’à ensevelir l’esprit logique et pondéré en une pensée unique parfois insensée, souvent délétère, toujours obsédante.
Cette même pulsion qui vous fait appeler la nuit une personne qui vous fuit, attendre toujours une réponse après 15 ans de silence, chercher une sépulture qui n’existe plus pour personne, quitter une maison chaleureuse en espérant trouver mieux une nouvelle fois, courir toujours et sans fin, intoxiquer ses veines et son sang, fuir un pays en guerre pour l’inhospitalité d’un autre en espérant plus de sécurité, retourner sous les coups d’une mère qui ne vous aime pas ou vers un père qui vous aime trop, rejoindre la misère d’une région dont vos parents ont voulu vous sauver.
Cette même pulsion qui vous fait rejouer inlassablement les mêmes scènes, commettre les mêmes erreurs pour noyer l’esprit et les pensées, anesthésier la brûlure sous-terraine, éteindre les émotions, étouffer le cri bestial de l’âme qui se fêle et geler le cœur jusqu’à pulvériser chaque parcelle de son être.
Et on oublie parfois simplement que cet autre n’est pas la lumière, au mieux l’étincelle, et qu’il n’y aura jamais d’apaisement plus puissant que celui que l’on crée en soi, avant peut-être d’accueillir autre chose.
Alix D.
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