Je me demande parfois si, du tumulte des vagues qui nous enserrent et nous bousculent violemment, on aperçoit la plage. Le mouvement incessant qui nous pousse puis nous éloigne de cette étendue immobile nous faisant parfois perdre de vue nos espoirs et nos envies, nous assène même la certitude que l’herbe est plus verte ailleurs.
Enfin arrivé sur le rivage, lorsque l’on se retourne vers cette immensité qui semble nous rejeter, on la trouve calme, apaisée et la plage qui nous semblait si rassurante se trouve jonchée de galets tous plus tranchant les uns que les autres.
Après un moment, lorsque l’on se suspend à soi-même, que l’on oublie son corps, que l’on devient sourd et insensible et qu’il ne reste que ces formes toutes lisses et différentes à ses pieds, on se surprend à l’inertie. On a cessé de lutter, on a quitté tensions et angoisses. Seul le sang bat à nos tempes, seule la brise caresse notre visage, seule la légèreté nous traverse. Et que l’on soit dans l’immensité de l’océan ou sur ce rivage pénétrant, on accepte.
Que cette violence passe à travers moi, que les incertitudes glissent sur mon esprit, que le désordre s’évapore de ma maison, je suis en paix.
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