Le plus long c’est l’attente.
J’attends.
Me sentir comme en suspens, des fils tendus à mes omoplates qui me freinent et me stoppent, un parachute à contrevent.
Et j’attends, là, inutile.
Je regarde les paysages statiques sous mes yeux que mes pas immobiles ont cessés de faire évoluer.
Et je me restreints, je me restreints dans mes recherches, dans mes lectures, dans mes propos que je ne donne pas quand tous partagent dans l’affolement leurs théories et leurs avis déformés, détournés, utilisés. Je me contrains au silence, car ce n’est pas le temps d’en échanger.
Le bon sens est éventé, la logique effacée.
Ma contribution ? bonne question…
Demain j’irai peut-être promener mon souffle ailleurs.
Et finalement je ne le ferai pas. Trop occupé à m’occuper d’autres en suspens tout comme moi dans des profondeurs plus abyssales.
Je leur arrimerai des bouts de ficelles, un tricotin comme un filet, faible sécurité vite bousillée par leurs propos disproportionnés.
Et je remettrai ça le lendemain et peut-être plus tard encore ?
Sauf si le vent m’emmène enfin là où je suis sensé être pour déployer mon parachute sur ces moineaux jetés des nids et leur apprendre à s’envoler.
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