Musique écoutée : Tool « Wings for Mary (part 2) »
Chacun connait ces réflexions. Une fraction de seconde, un ou deux mots qui viennent vous frapper en pleine poitrine avec une précision millimétrique. Fine et glaçante à l’intérieur quand l’extérieur ne laisse percevoir aucun mouvement. D’autant plus destructrices qu’elles viennent ébranler le fondement tranquille d’une relation, d’autant plus acides qu’elles prennent au dépourvu et s’insinuent dans la faille et la creusent. D’attaques en attaques, les entailles s’accumulent laissant parfois ses fragments de verres aussi fins et tranchant que des aiguilles enchâssées dans la chair de nos organes, le cœur enserré de ces milliers de diamants acérés dont la morsure se rappelle à chaque battement ou pulsion de vie.
Et pourtant étrangement, nous continuons de cultiver nos peines comme des trésors, de les porter en étendards croyant naïvement que personne n’osera ajouter à nos blessures. Même caché, protégé sous la froideur, la distance ou l’humour, on ne voit que lui, ce cœur meurtri scintillant qui malgré lui attire et fascine de façon malsaine, riche d’une vie que d’autres n’ont pas.
Quand aurons-nous le courage d’ôter chacune de ses épines ? Quand prendrons-nous le temps de les rendre à ceux qui nous ont écorchés ? Quand préférerons-nous la richesse de ce qu’elles nous apprennent à l’excuse qu’elles nous donnent ? Quand choisirons-nous, enfin, juste de vivre ?
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