Musique écoutée : Hanging/escape de Craig Armstrong
D’abord, il y a la musique. Ou bien est-ce le mot ?
L’imprégnation des notes, la mélodie. Puis l’émotion et le mouvement. A la fois le corps, l’esprit, le film kinesthésique de la mélodie.
Ça infuse, perfuse, lentement et s’entretient. Ça nourrit le mot et le fait grandir.
Et progressivement, d’une simple expérience, ça s’étend, ça touche au reste, ça englobe tout et ça devient plus vaste que le corps lui-même, plus que l’esprit qui l’a fait naitre, plus que les mots et les lettres ne peuvent signifier.
Et tout prend sens soudain dans cette immensité. Les vibrations débordent les sentiments. Et on touche presque du doigt le lien de toute chose, de toute connaissance. Et on touche presque du doigt l’émotion du tout savoir, tout comprendre, de l’organisation de l’univers et de sa propre place dans cet équilibre fragile, dans ce sentiment urgent de puissance suprême jusqu’au vertige de se dissoudre.
Et soudain, alors que l’on atteint presque l’extase dans l’angoisse de se perdre, la sublimation in extremis vient nous sauver, les mots retrouvent leur sens et se rangent dans l’ordre. Le texte apparait. Pour d’autres se sera la toile, d’autres encore entretiendront le mouvement.
Mais à chaque fois, chaque fois, il manquera ce sentiment profond incommunicable. Alors on essaiera de retoucher à ce moment du presque, où tout est connecté, quitte à se mettre en danger, quitte à ne pas revenir. Retrouver la jouissance de l’instant de sérendipité absolue.
Alix D.
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