Le début de l’année scolaire se voyait toujours riche en ballons. A chaque récréation, en mousse, en cuir ou en plastique, nous recevions toujours les mêmes consignes, pas dans les vitres, pas chez le voisin.
Tout voisin d’école sait également ça. Son jardin va être envahit de ballons que le soir venu, en rentrant de son travail, il devra renvoyer dans la cour dans un cycle immuable.
Le temps passant, les ballons finissent quand même par disparaître et, avec ce phénomène, une nouvelle règle : interdiction de faire le mur pour aller les chercher dans le jardin.
Après deux-trois punitions (souvent pour le plus léger et le plus agile grimpeur, chez nous c’était Gilou), on se fait une raison, l’occasion de développer d’autres stratégies et sa créativité. C’est là qu’intervient la brique de lait. Consommée au début de la pause de 10H et soigneusement gardée (une par joueur), gonflée à l’aide d’une paille (que l’on range dans sa poche), cette balle de fortune présente l’unique inconvénient de s’aplatir quand on pose le pied dessus. On la réanime avec quelques insufflations. Parfois un geste trop vif la fait exploser. Il faut la remplacer. La partie est alors sans fin jusqu’à la sonnerie. On stocke les boites qui restent pour les parties du midi et de l’après midi jusqu’à la collation du lendemain. Parfois, horreur, personne n’a gardé la paille. Heureusement Gilou en a toujours une dans sa poche. L’angoisse passée, la partie reprend.
Et je me demande ce qu’ont inventé les enfants d’aujourd’hui maintenant qu’on a supprimé les goûters et les briques de lait des récrés.
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